PEUT-ON CHERCHER UN GROS GIBIER EN FORÊT DURANT LA NUIT ?

[le coyote]

PEUT-ON CHERCHER UN GROS GIBIER EN FORÊT DURANT LA NUIT ?
Par André A. Bellemare
Chroniqueur de chasse et de pêche Quotidien LE SOLEIL (Québec)


Plus de 150 000 Québécois chasseront l’orignal dans notre province. La plupart de ces chasseurs d’orignal utiliseront une arme à feu pour récolter leur gros gibier favori, et la saison de chasse de l’orignal à l’arme à feu commence cette semaine dans la majorité des zones provinciales de chasse. Plus de 160 000 autres chasseurs de chez nous traqueront le cerf de Virginie (chevreuil) cet automne, dont la majorité à l’aide d’une arme à feu, vers la fin d’octobre ou au début de novembre.

Pour ces centaines de milliers de citoyens, qui ont souvent l’occasion de tirer sur ces gros gibiers au crépuscule, alors que le soleil se couche sur nos forêts, une question se pose avec acuité : peut-on, la nuit, chercher en forêt un gros gibier touché ? Oui, mais...

Après avoir tiré sur un orignal ou un chevreuil, le chasseur doit laisser s’écouler quelques minutes avant de rechercher l’animal touché : il faut un délai normal pour que l’hémorragie fasse son œuvre. L’animal est souvent retrouvé mort à quelques dizaines de mètres de l’endroit où il se trouvait lorsque le chasseur a tiré dessus. Mais il arrivera qu’un orignal ou un chevreuil touché fuira quelques centaines de mètres dans la forêt dense avant de s’écraser mort au sol : la recherche se prolongera durant la nuit, après l’heure légale de la fin de la journée de chasse (qui est à une demi-heure après le coucher du soleil).

Dans le résumé des principales règles sur la chasse, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) éclaire les chasseurs à propos de la façon légale de rechercher, durant la nuit, un animal sauvage touché.
Sans arme !

Le ministère rappelle d’abord la définition de chasser dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune : « pourchasser un animal, le poursuivre, le harceler, le traquer, le mutiler, l’appeler, le suivre, être à son affût, le localiser, ou tenter de le faire, tout en étant en possession d’une arme, ou tirer cet animal, le tuer, le capturer, ou tenter de le faire, à l’exception de le piéger. »

La loi dit aussi que nul ne peut abandonner la chair comestible d’un gros animal tué à la chasse, à l’exception de la chair d’ours. La loi interdit aussi de chasser le gros gibier durant la nuit avec un projecteur, ainsi que d’utiliser un projecteur la nuit pour déceler la présence d’un animal dans un lieu fréquenté par le gros gibier.

Vous devez donc respecter ces dispositions lors de la recherche de nuit d’un gros gibier touché. Votre recherche ne peut donc être faite avec un projecteur (jack) ni lorsque vous transportez une arme. Mais l’utilisation d’un autre appareil d’éclairage — un fanal à piles ou au gaz, une lampe de poche — est alors indiquée pour suivre les traces laissées par l’animal touché, et le retrouver s’il est mort ou assez affaibli pour ne plus pouvoir s’enfuir.

Si le chasseur constate que l’animal blessé s’enfuit toujours devant lui, il doit attendre pendant plus longtemps avant de le poursuivre. Le MNRF suggère au chasseur de bien identifier alors l’endroit où il a aperçu les derniers signes du passage de l’animal, et rebrousser chemin : il faut alors attendre la levée du jour pour continuer les recherches. Si la recherche se poursuit après la fermeture de la période de chasse, c’est-à-dire le lendemain de la « fermeture » de la saison de chasse dans la zone fréquentée, cette recherche doit aussi être faite sans arme.
Circulation de nuit

Il est donc interdit de chasser durant la nuit — c’est-à-dire entre une demi-heure après le coucher du soleil jusqu’à une demi-heure avant son lever — sauf pour colleter les lièvres et le lapin à queue blanche, pour chasser les grenouilles et pour chasser le raton-laveur avec des chients de chasse (dans les zones provinciales nº4, 5, 6, 7 8

Pendant la période entre une heure et demie après le coucher du soleil et une heure et demie avant son lever, une personne en possession d’un projecteur et d’une arme à feu, d’une arbalète ou d’un arc, dans un lieu fréquenté par le gros gibier, est présumée chasser de nuit, en l’absence de toute preuve au contraire.

Pourquoi parle-t-on maintenant d’une heure et demie après le coucher du soleil et d’une heure et demi avant son lever ? Pour donner au chasseur le temps de revenir à son véhicule ou à son camp, avec son arme déchargée ou désactivée, mais sans utiliser de puissant projecteur (une petite lampe de poche à piles ou un fanal à gaz est acceptable, rappelez-vous en).

Une arme à feu est considérée chargée lorsqu’une cartouche non percutée est insérée dans la chambre de l’arme, ou lorsque le magasin contenant des munitions est attaché à l’arme.

Une arbalète est armée lorsque la corde est enclenchée dans le mécanisme de tir, même si la rampe ne contient pas de carreau (de trait ou de flèche).

Il faut aussi rappeler à certains chasseurs qu’il est interdit de chasser la nuit en utilisant un équipement de vision nocturne : la vente en commerce d’un tel équipement est permise, mais son usage ne l’est pas en situation de chasse.

Le ministère n’indique pas les heures du lever et du coucher du soleil dans ses publications résumant les règlements sur la chasse : il dit aux chasseurs de se fier aux heures mentionnées dans un journal publié dans la région du territoire de chasse fréquenté.

[mingo]

bonne info

[Neely]

Intéressant à savoir!

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